Suite au don par la famille Chappot de la scierie à la commune de Saint-Gervais, après le décès de M. Ernest Chappot, dernier scieur, un diagnostic patrimonial a été réalisé par le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Haute-Savoie (CAUE 74) et Guy Desgrandchamps, Architecte du Patrimoine, entre novembre 2020 et juin 2021.
Sauvegarder et pérenniser le patrimoine
La campagne de travaux visant à consolider les structures défaillantes et à remettre en état la charpente et la couverture a été confiée à l’entreprise Dominique Duperthuy & Fils dont il faut souligner l’engagement et la qualité d’intervention dans des conditions difficiles. Les travaux ont été menés dans une optique de réparation du bâtiment de façon à assurer sa transmission et sa pérennité, en respectant et conservant au plus près les éléments en place. Le chantier s’est déroulé par phases, entre l’automne 2022 et l’été 2025.
Le montant des travaux s’élève à 83 069 euros TTC, financé par la commune avec le soutien financier du Département de la Haute-Savoie à hauteur de 20 000 euros.
L’inauguration des travaux de restauration de la scierie du Tarchet aura lieu dimanche 21 septembre à 10h, en présence du Monsieur le maire, des élus du Conseil municipal, de l’architecte du Patrimoine Guy Desgrandchamps et de Dominique Duperthuy, menuisier.
Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, une visite guidée de la scierie est organisée à 11h, sur inscription auprès du service culturel (04 50 47 78 95).
L'histoire de la scierie
La scierie Chappot, située à 1015 m d’altitude sur les pentes du Mont-Joly, illustre l’usage ancien de la force de l’eau dans les vallées alpines. Exploitée à partir du XVIIIe siècle, elle est installée à son emplacement actuel depuis la fin du XIXe siècle, comme le montre le cadastre de 1899. À l’époque, deux scieries existaient, mais seule celle en aval a subsisté. En 1923, des travaux lui ont donné l’aspect que l’on connaît aujourd’hui.
D’abord équipée d’une roue hydraulique, la scierie a été modernisée par une turbine au début du XXe siècle, puis par l’électricité en 1954. L’eau, captée en amont, était conduite par un bief jusqu’au mécanisme. Malgré ces évolutions, l’atelier conserve encore ses installations de sciage en état de marche, comme la déligneuse et la scie battante à chariot, ainsi qu’une meule qui rappelle son possible usage de moulin.
Au-delà de sa fonction technique, la scierie se distingue par son architecture. Conçue sur trois niveaux, elle présente des éléments décoratifs inhabituels pour ce type de bâtiment, tels qu’un balcon et un garde-corps découpé, empruntés à l’esthétique du chalet alpin. Cette singularité traduit la volonté de rendre plus accueillante la gorge étroite et froide où elle est implantée.